Les Maîtres Chanteurs (Orson Scott Card)

Pendant soixante-dix-neuf ans, Mikal n’eut pas d’Oiseau Chanteur. Durant tout ce temps, il conquit la galaxie et imposa la discipline de Frey à toute l’humanité et fit régner la paix de Mikal, tant et si bien que chaque enfant à naître avait le raisonnable espoir de vivre jusqu’à l’âge adulte, puis il établit les meilleurs formes de gouvernement pour chaque planète et chaque district et chaque province et chaque cité.

Pourtant, il attendait toujours. Tous les deux ou trois ans, il envoyait un messager vers Tew avec pour le Maître Chanteur cette unique question : « Quand? »

Et la réponse lui revenait, immanquable : « Pas encore. » Et Esste se faisait vieille, sous le poids des ans et du travail de toute une vie. Elle découvrit bien des Oiseaux Chanteurs, mais jamais un qui fût capable de chanter en harmonie avec Mikal. Et lui aussi se faisait vieux.

Et elle rencontra Ansset. Elle prit en charge son éducation et Ansset se révéla être le plus doué des élèves à qui elle n’eut jamais enseigné. Mais il était trop sévère dans son Contrôle, cette force que chaque Chanteur assimile et qui lui sert à ne pas montrer ses émotions, à les contenir en lui pour les faire ressortir par le chant et le rendre plus beau et plus profond encore. Mais le Contrôle d’Ansset lui cachait ses propres émotions et lui empêchait de trouver son Chant. Celui qui le représente, car chaque être vivant en a un. Mais Ansset ne comprenait pas ce que voulait Esste et il s’entêtait à ne montrer aucune émotion et à ne chanter que ce qu’il percevait dans ce qui l’entourait, que ce soit des êtres vivants ou des lieux. Mais il embellissait ces chants qu’il percevait pour les renvoyer plus forts encore et pour toucher le cœur des gens comme jamais personne ne le fit dans toute l’histoire du champ.

Mais personne, pas même lui ne pouvait percevoir son chant ou même la moindre parcelle d’émotions qui viennent de lui. Mais Esste s’entêtait, sans même savoir si elle y parviendrait un jour…

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre et j’avais du mal à contenir mes larmes en lisant certains passages. Orson Scott Card reste L‘auteur de S-F. Ses récit ne sont pas captivants, ils sont envoutants et vous capturent avant même que vous ne vous en rendiez compte. C’est assez psychologique et c’est quand même assez dur. Je dirai peut être pas avant 13-14 ans. Si vous aimez ce livre, je vous conseille donc de lire Le cycle d’Ender, du même auteur. En lisant le tome 1 (La Stratégie Ender) j’ai pleuré à plusieurs reprises. Pour ces tomes, je dirai pas avant 14 ans.