Victoria Rêve (Timothée de Fombelle)

Une heure de permanence au CDI, et rien à lire… En parcourant les étagères du regard, je m’arrête sur Tobie Lolness de Timothée de Fombelle, qu’il faut absolument que je lise… Trop long. A côté des 2 tomes, Vango… Trop long, et puis je l’ai déjà lu. Là, un livre. Même auteur. Le titre : Victoria rêve. Il n’est pas épais. Quatrième de couverture et couverture : illustrations d’étagères de romans aux titres promettant milles aventures à travers le monde… Ont suivi trois quarts d’heure de lecture légère et agréable. J’ai découvert une petit perle d’un auteur renommé : Vive le CDI ! 😉

Victoria rêve. Elle rêve d’aventures, de voyages, de folles chevauchés, de poursuites, de découvertes fantastiques… Mais elle habite dans une des villes les plus paisibles du monde. Et aucun indien en vue pour kidnapper sa famille et la forcer à les libérer, bien entendu après une cavalcade effrénée et un combat éclatant. Non, rien de tout ça. Juste un collège ennuyant, aucun ami à proprement parler, un père qui travaille dans le pâté, une mère femme au foyer, une bibliothèque ouvert jusqu’à 20h, une étagère pleine de livres dans sa chambre, et petit Jo qui, bien qu’il ait un an de moins qu’elle, est déjà en seconde. Alors Victoria rêve de chasse aux bisons, de danseuses indiennes intrépides et d’aventuriers parcourant courageusement la savane à dos de dromadaires. Seulement voilà, quelque chose la préoccupe : depuis quelques jours déjà, des livres de sa bibliothèque personnelle disparaissent. Chaque matin, elle note dans un carnet les livres disparus. Alice au pays des Merveilles, tous ses livres de pirates… Et voilà qu’un soir, en rentrant à 20h de la bibliothèque, elle s’aperçoit que quelqu’un la suit. Son cœur s’emballe, et elle se retourne vivement pour appuyer son crayon sur la gorge… du petit Jo. Tant pis, il n’y aura pas un mystérieux kidnappeur d’enfants à démasquer, ni d’otages à libérer…

Jo veut savoir si elle a toujours les trois indiens chez elle, et lui dit aussi que Léa Garcia en a besoin pour faire un exposé. Victoria déteste Léa, mais l’idée de trois indiens tournant en dansant autour du professeur est séduisante… Mais ses rêveries sont interrompues par la vue de la voiture de son père. Au volant, son père… habillé en cowboy. Or personne n’a annoncé à la radio que, ce soir, les attaques d’indiens étaient à redouter. Étrange… Le soir, en écoutant le tic-tac rassurant et impassible de l’horloge, elle pense que, si elle était à sa place, elle s’évaderait de cette maison où il ne sa passe jamais rien, et qu’elle partirait le plus loin possible, cachée sous une cape noire. Cette nuit-là, Victoria rêva qu’elle montait en amazone sur un magnifique cheval, dans la nuit, sous la neige tourbillonnante , et qu’elle tenait la taille de Jo, qui montait devant elle. Le lendemain, plus d’horloge. A la place, il ne restait qu’un petit tas de poussière. Mieux valait ne pas prévenir ses parents, elle aurait plus de temps pour s’enfuir… A la fin des cours, Victoria arrête Léa à la sortie. Quand elle la rejoint, Léa prétend tout savoir de son escapade nocturne avec Jo, et insinue qu’il y a des « histoires » entre eux. D’abord stupéfaite qu’elle se soit introduite dans son rêve, Victoria se reprend et lui annonce qu’elle n’aura jamais les trois indiens. Léa éclate de rire, puis lui rétorque qu’ils sont déjà dans sa chambre, avec son chat. Cette fois-ci, Victoria n’y comprend plus rien. Elle a l’impression que ses rêveries se mélangent à la réalité, et qu’elle est la seule que cela dérange. Comme… Comme si ses livres influençaient sa vie pour lui faire enfin vivre l’aventure qu’elle attend depuis si longtemps. Cela expliquerait les disparitions des livres de son étagère…

Victoria-rêve

Le style est simple, mais pur, et, pour peu que l’on se laisse porter par le rythme joyeux, ce petit roman est une merveille. Le thème est léger, les personnages sont assez simples mais malgré tout bien construit et ils s’intègrent parfaitement à l’univers du livre. Les descriptions ne sont pas détaillés, mais les détails n’auraient rien apportés, et auraient alourdis la narration qui est très fraîche. Victoria, l’héroïne, se sent perdre pied avec la réalité, ce dont elle rêvais depuis toujours, et s’en réjouit. Quant aux autres protagonistes, ils ne semblent pas s’apercevoir des changements qui s’opèrent. Mais l’imagination de Victoria est vraiment débordante, alors peut être est-ce un rêve… Et si ce n’était pas le cas ? A lire à partir de 10ans, et jusqu’à longtemps après. 😉