L’Homme à l’Envers (Fred Vargas)

Une nouvelle critique, sur un roman policier pour une fois ! 😉

Le Mercantour est en ébullition : les loups sont de retour et ça ne plaît pas à tout le monde. Mais lorsque des dizaines de brebis sont égorgées par une seule bête, d’une taille exceptionnelle et chassant en solitaire, les éleveurs s’échauffent. Et quand Suzanne Rosselin est à son tour victime du Loup, la rumeur court qu’un féroce loup-garou se cache derrière ces traces de dents monumentales. Mais ce n’est pas ce que pense Lawrence Donald Jonhson, spécialiste des grizzlis du Canada résidant provisoirement Saint-Victor-du-Mont, séduit par les loups… et par Camille, une musicienne plombière, fatiguée d’avoir tant tenté de convaincre les autres. Lawrence pense que Massart, l’imberbe porté disparu soupçonné d’être le loup-garou, tue avec l’aide de Crassus, un grand loup évanouit dans la nature depuis quelques temps. Mais Soliman, le fils adoptif de Suzanne, et le Veilleux, le berger de cette dernière, ont soif de vengeance et décide de « coller au cul » de Massart. Mais ils ne savent pas conduire, et ils finissent par convaincre Camille de le faire pour eux, qui accepte à la condition qu’il n’y ait aucun mort. Lawrence a beau ne pas apprécier, Camille est libre… « vis ta vie, camarade ! »

Loin du Mercantour, un policier du nom d’Adamsberg, aux souvenirs hantés par Camille, suit de prêt l’affaire de la Bête du Mercantour. Il est loin, mais son instinct le pousse à écouter la radio ou la télé chaque fois que le loup-garou est en cause. Pourquoi ? Adamsberg n’a pas l’habitude de se poser ce genre de questions. Son esprit est désordonné, volage, libre. Il ne cherche pas la solution de l’énigme, c’est la solution qui vient à lui. Il est une énigme à lui tout seul, dont personne ne trouvera jamais la réponse. Et ce loup le travaille. Mais il a d’autres chats à fouetter, comme cette rousse qui veut lui tirer une balle dans le ventre. Il a tué, par accident, son employeur, et depuis elle ne le lâche pas. Une vraie traqueuse. Et puis, il y a Camille, qu’il a cru apercevoir dans un reportage sur le Mercantour. Avec un grand blond. Bien. Pourquoi ça le concernerait ? « vis ta vie, camarade ! »

L'Homme à l'Envers

Ce roman a obtenu le premier prix « Sang d’encre » grâce au mélange de fantaisie, d’enquête et d’aventure. Et lorsque l’action fait une pause, c’est pour mieux nous présenter des personnages profonds, ayant chacun un passé et une philosophie de vie propre. Tous un peu marginaux, ils ne se dévoilent pas totalement mais deviennent vite attachants. L’enquête est logique, et suit un cheminement obscur jusqu’au dernier moment, jusqu’au face à face ultime. Il n’y a pas de « super détective » résolvant l’enquête les deux mains dans le dos, les yeux bandés et les pieds dans le nez, mais plusieurs « enquêteurs » qui, peu à peu, assemblent les pièces du puzzle. Fausse pistes, surprises, indices, retournement de situation, erreurs et raisonnements éclairés se mêlent en une histoire savamment construite et passionnante, criante de réalisme et d’imagination. Un style d’écriture clair, net et précis mais aussi poétique et limpide, avec une narration facile et complexe à la fois. Je le conseille dès la 5ème. Il comporte environ 370 pages. Bonne lecture ! 😀

Le Fantôme de Sarah Fisher ( Agnès Laroche )

Tout comme Ordinatueur, ce livre m’a été offert et j’ai d’abord pensé que c’était un romand d’horreur. Comme j’ai été satisfaite de la lecture de ce dernier, j’étais beaucoup moins douteuse de ce roman. Il est moins épais que son partenaire de collection, mais tout aussi captivant.

Un matin froid de décembre, Sarah Fisher, orpheline de treize ans aux pensionnat des Hirondelles, se promène sur la lande. Ses pas l’entraînent au bord de la falaise. Là, deux mains l’envoient rejoindre les rochers… Lorsqu’elle émerge d’une étrange torpeur, elle est devenue un spectre. D’abord tentée par la nouvelle « vie » de joies et de fêtes que lui propose Lord Fletcher, fantôme de son état, un regret brise néanmoins ses illusions. Son meurtrier court encore et elle n’a pas obtenue justice. Déterminée, elle emprunte le corps d’une défunte d’à peu près son âge et retourne à l’orphelinat. Mais ce sursis a un prix : si quelqu’un la touche, il ne rencontrera que du vide. Mais les Hirondelles n’est pas un lieu de plaisir et Mme Winnipott ne la porte pas vraiment dans son cœur. Jezabel, une jeune pensionnaire à l’écart, se lie d’amitié avec elle. Ensemble, elles découvrent que le corps de Sarah n’est plus dans son cercueil. La mystérieuse mort de Sarah pourrait bien cacher un secret très gênant…

Les morts avec les morts, les vivants avec les vivants…

Une histoire d’amitié émouvante, une enquête étrange et la séparation bien distincte entre les vivants et les morts. Une séparation que Sarah va briser pour perpétuer une amitié impossible entre une vivante et une morte. Ce roman est un captivant mélange de polard et d’horreur mais avec également une imperceptible touche de fantaisie. Il faut s’accrocher et ne pas se décourager après avoir lu uniquement le premier chapitre pour découvrir le livre et les personnages. Bien écrit, relativement rapide à lire et accessible à partir de 12 ans.

L’Ordinatueur (Christian Grenier): Les enquêtes de Logicielle, tome 2

L’Ordinatueur est un roman policier qu’on m’a offert il n’y a pas très longtemps et que j’ai enfin décidé de lire. Je n’étais pas très emballé parce qu’il avait tout du roman d’horreur mais j’ai vite revu mon jugement. Je crois que je commence vraiment à apprécier les polards…

Programmé pour tuer ? L’Omnia 3, un ordinateur à commande vocale et optique très sophistiqué totalise déjà six victimes, mortes d’un arrêt cardiaque devant leur ordinateur. L’inquiétante machine est-elle seule responsable de cette incroyable série de meurtres ? Logicielle, jeune inspectrice au surnom prédestiné, en doute. Mais lorsqu’elle découvre que chaque victime utilisait un programme nommé LTPG avant leur mort, ses doutes deviennent certitudes. Seulement, tout le contenu du logiciel a été effacé après le décès de leurs propriétaires… Logicielle n’a d’autres choix que de se procurer elle-même ce programme, au risque de perdre la vie… Mais derrière ce mystérieux programme se cache un adversaire aussi inattendu que mystérieux qui interagit avec elle sous le pseudonyme de Pyrrha…

Un policier palpitant un peu stressant et plein de suspens où il est difficile de s’arrêter en chemin. Logicielle et ses deux collègues, Max et Germain, font avancer l’enquête pas à pas pour découvrir l’identité de Pyrrha, le créateur d’un programme tueur… C’est bien écrit, rapide à lire malgré son épaisseur et captivant de réalité. D’un côté on a les éléments réfléchis, pensés de l’enquête, et de l’autre côté, des éléments hasardeux et des découvertes qui semblent avoir étés prémédités par quelque chose. Ces deux sortes d’événements éclairent progressivement les traces mystérieuses du meurtrier et du meurtrier logiciel. À partir de 12 ans.

Brigade Sud : La Disparition

Damien Admentis fait le plein d’essence sur l’autoroute quand sa fille, la petite Morgane, disparaît avant même de rentrer dans la station service. L’alerte est donnée et le capitaine Roullier, accompagné de sa fille ainsi que les autres membres de la brigade Sud se rendent sur les lieux de la disparition. Les seuls indices qu’ils obtiennent sont la présence de trois véhicules sur le parking : deux camions et une voiture occupée par un couple et leur enfant. Malheureusement, ces pistes n’en sont pas. Plus tard, ils apprennent que la mère de Morgane est une actrice célèbre de la série télévisé Plus riches ainsi. Ils la rencontrent au poste de police où elle leurs apprend qu’elle a quitté son mari parce qu’il jouait au casino. Le lendemain elle se sert de la disparition de sa fille pour faire la une des journaux… Le commissaire Roullier, accompagné de sa fille, rend visite à Viviane Sauvage, la mère de Morgane. Elle ne leur apprend rien, si ce n’est qu’elle a engagé un détective pour filer son mari. Plusieurs jours plus tard, le commissaire envoie des hommes refouiller la station service mais ils ne trouvent rien. Le lendemain, une lettre pour Roullier parvient au commissariat, le menaçant d’enlever sa fille, Inès, s’ils n’arrêtent pas d’enquêter. La spécialiste de la psychologie criminelle analyse la lettre et lui révèle que c’est surement un homme impulsif et qu’ils sont passés près de lui. Les soupçons se portent à présent sur le gérant de la station. Plus tard, Inès est enlevé et elle laisse un mot à son père en lui disant de suivre les traces laissées par son téléphone portable. Lorsqu’ils trouvent le mot d’Inès, le gérant est déjà au poste, en plein interrogatoire. Le commissaire, fou de rage, prend la place des trois brigadiers chargés de le faire avouer mais il ne soutire de lui qu’une seule indication : les deux filles périront noyées. Aussitôt, le commissaire Roullier et différents membres de la brigades foncent à la station service et arrêtent de justesse un ouvrier chargé de rempli d’essence une nouvelle cuve qui servira à alimenter d’autres pompes à essences. Les deux jeunes filles sont sauvées et Morgane et Inès retrouvent leurs pères.

C’est un bon roman et j’avais du mal à lâcher le livre quand je me disais que je ne devais pas le finir tout de suite. Il m’a tellement captivé que je l’ai fini en quelques jours à peine ! Le suspens est tel, à certain moment, que s’arrêter est difficile, voir impossible. Le fait que l’on raconte aussi ce qu’il arrive à la petite Morgane m’a plu, mais j’aurais préféré que Inès joue un rôle plus important dans l’enquête. J’ai particulièrement aimé le moment de l’interrogatoire du gérant de la station service. La seule chose que je reprocherais à ce livre, c’est de ne pas être assez fluide et « ouvert ». C’est dommage car j’ai eu plus de mal à entrer véritablement dans le récit. Je suis plutôt content d’avoir choisit ce livre à lire  comme devoir pour les vacances… C’est facile à lire et c’est une bonne première approche du roman policier. Je le recommande, en particulier si on veut entrer dans les romans policiers doucement. Je dirais à partir de 8-9 ans.