Les Mangas

Ohayo, mina-san (ou Bonjour, tout le monde) ! Aujourd’hui, un article très spécial ! C’est (encore une fois) un article pour le journal de mon collège. J’avais déjà envisagé de publier une critique sur un manga un jour, mais j’ai encore mieux : un article sur l’histoire et la classification des mangas, avec en bonus un petit lexique spécial otakus. J’espère que ça vous plaira, que vous soyez fan de mangas ou non ! 😉

Les Mangas

~ Origine, influences et création ~

    L’origine du manga remonte à l’époque de Nara (entre 710 et 794 après J-C) avec les premiers rouleaux narratifs peints japonais : les emakimono, plus particulièrement le style yamato-e. Ces œuvres associaient des peintures à des textes calligraphiés.

Durant la période Edo (1600 – 1868) naquirent les estampes, destinées à l’illustration de livres narratif, appelés “livre à lire”, en opposition avec les  “livres à regarder”.

La presse japonaise naît en 1871 avec le Yokohama Mainichi Shinbun, mais il faudra attendre le Shinbun Nishikie, créé en 1874, pour observer l’apparition d’estampes dans les journaux japonais. Le Japon étant en grande période d’occidentalisation, ces estampes sont en fait des caricatures inspirées de la presse anglo-saxonne. Plus tard, quelques caricaturistes et artistes se rendent au Japon, où ils enseigneront leur art à un grand nombre d’artistes japonais.

C’est Yasuji Kitazawa qui utilisera et créera le terme de manga pour désigner ses dessins. Le premier manga considéré comme tel date de 1902, et il s’agit d’une histoire dessinée par Kitazawa dans un supplément du dimanche du Jiji Shinpō, qui prendra rapidement le nom de Jiji Manga.

En 1908, Kitazawa crée Furendo (du terme anglais friend, qui signifie ami), un magazine couleur à destination des enfants. Il renouvelle l’expérience en 1914 avec la revue Kodomo no tomo. En même temps que Kodomo no tomo paraît Shōnen Kurabu (Le Club des garçons), puis Shōjo Kurabu (Le Club des filles) en 1923 et Yōnen Kurabu (Le Club des jeunes enfants) en 1926. Le premier mangaka (dessinateur de mangas) à généraliser l’emploi de la bulle est Katsuichi Kabashima en 1923.

A partir de 1925 jusqu’au milieu des années quarante, le gouvernement impose une censure à la presse japonaise, et la publication de mangas se développe, avec par exemple Shufu no Tomo (L’ami des ménagères) ou Fujin Kurabu (Le Club des femmes), mais surtout avec des mangas de propagande comme Supido Tarô (Speed Tarô) ou Bōken Dankichi (Les Aventures de Dankichi).

Osamu Tezuka, grandement influencé par Walt Disney, introduit le mouvement dans la bande dessinée japonaise par des effets graphiques (traits, onomatopées soulignant les déplacements, alternance des plans et cadrages) En effet, jusqu’à l’après-guerre, les personnages étaient toujours représentés en pied, à égale distance et au centre de l’image. Shin-Takarajima (La Nouvelle Île au Trésor, 1947) de Osamu Tezuka, marque le début du manga moderne.

Tezuka réalisa ensuite la première série d’animation japonaise en janvier 1963, d’après l’une de ses œuvres : Tetsuwan Atomu (Astro, le petit robot, ou Astroboy). Le passage du manga à l’anime (à prononcer “animé”, terme propre aux adaptations de mangas) se généralise et participe au développement de l’aspect commercial du manga. Tezuka bouleverse le monde du manga en explorant différents genres et en en inventant bien d’autres. Il inspirera de nombreux artistes tels que Fujiko Fujio (Doraemon), Fujio Akatsuka (Tensai bakabon) et Shôtarô Ishinomori (Cyborg 009, Kamen Rider).

Les années 1960 sont marqués par l’émergence du genre dramatique, créé par Yoshihiro Tatsumi et Takao Saitō (Golgo 13) et abordant des sujets plus sérieux et réalistes (ils sont alors nommés gekiga). Ce nouveau style influencera notamment Sampei Shirato (Ninja Bugeichō, Kamui den), Shigeru Mizuki (Kitaro le Repoussant) et Tetsuya Chiba (Ashita no Joe). En 1964 naît l’Association des Mangaka du Japon (Nihon Mangaka Kyōkai), qui attribuera des prix annuels à partir de 1972.

Dans les années 1970, le manga pour filles (shôjo) se développe grâce à Moto Hagio (Poe no ichizoku ), Keiko Takemiya (Kaze to ki no uta), Riyoko Ikeda (La Rose de Versailles), Suzue Miuchi (Glass no Kamen), et Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki (Candy Candy). En 1985, Osamu Tezuka reçoit le Prix Culturel de Tokyo, et un an après sa mort, en 1990, le Musée d’Art Moderne de Tokyo lui consacre une exposition. C’est le début de l’introduction du manga dans l’histoire culturelle japonaise.

Aujourd’hui, l’édition du manga représente près d’un quart des revenus de l’ensemble de l’édition japonaise.

~ Publication ~

Les mangas japonais sont très rarement édités directement sous forme de volumes reliés et ils paraissent par chapitres dans des magazines (hebdomadaires, mensuels ou trimestriels) de prépublication spécialisées. Peu chers, ils se vendent en millions d’exemplaires pour certains et se lisent un peu partout. Les premières pages des magazines, souvent en couleurs, sont occupées tour à tour par les séries vedettes du moment.

Exemples de magazines de prépublication :

  • Weekly Shōnen Jump

  • Weekly Shōnen Magazine

  • Shōnen Sunday

  • Lala

Ce n’est que lorsqu’un manga rencontre un certain succès qu’il est édité en volumes reliés. Ces volumes reliés sont appelés tankōbon (format poche), bunkōbon (format plus compact, utilisé pour des rééditions) ou wide-ban (format “luxe”, plus grand que le format poche). Si une série perd son succès ou n’en rencontre pas, sa parution sera arrêtée et le mangaka sera prévenu pour trouver une fin rapide à son histoire qui permettra une éventuelle édition en volumes.

Un manga à succès peut se voir adapté en anime si le style s’y prête et qu’une proposition est envoyée à l’éditeur. Généralement, l’histoire est quasiment identique (bien que raccourcie dans la majorité des cas), mais il existe des exceptions.

Magasin de mangas au japon

~ Classification ~

    Les mangas sont divisés en divers genres et sous-catégories :

  • Le Shônen :

Mangas destinés au jeunes garçons, souvent basés sur un héros qui se découvre des capacités extraordinaires et qui les utilisera pour accomplir un but précis. Le héros est presque systématiquement aidé de ses amis (qui font parfois office de faire-valoir), dont une jeune fille souvent inutile dont il tombera amoureux ou qui tombera amoureuse de lui lors de leurs aventures communes.

Il existe de nombreuses sous-catégories de shônen abordant divers sujets :

  • Le sport : Olive et Tom, Eyeshield 21, All Rounder Meguru, Kuroko no Basket, Free !

Free !

Free !

  • L’humour (souvent basé sur le quotidien et/ou le fantastique) : les vacances de Jésus et Bouddha, Silver Spoon, Arakawa Under the Bridge, Assassination Classroom, Barakamon !

Arakawa Under the Bridge

Arakawa Under the Bridge

  • La cuisine : Yakitate!! Ja-pan, Hell’s Kitchen

Hell's Kitchen

Hell’s Kitchen

  • La magie / les démons (ou yôkai) : Blue Exorcist, Bleach, Rinne, Nura : le seigneur des Yôkaïs, Inuyasha

Nura, le seigneur des yôkai

Nura, le seigneur des yôkai

  • Univers fantastiques et capacités extraordinaires : Magi : labyrinth of magic, Naruto, Fullmetal Alchemist, Fairy Tail, Rave, Pandora Hearts

Pandora Hearts

Pandora Hearts

  • L’amitié / l’amour (plus rares) : Yahari Ore no Seishun Love Comedy wa Machigatteiru

Yahari ore no love comedy wa machigatteiru

Yahari ore no love comedy wa machigatteiru

  • Le lycée / collège (parfois spécial) : Daily Lives of High Scool Boys, Medaka Box

Daily Lives of High School Boys

Daily Lives of High School Boys

  • Un jeu (le go, le shôji…) : Hikaru no Go

Hikaru no Go

Hikaru no Go

  • Mystères / Enquêtes : Détective Conan, Deadman Wonderland (également futuriste), Danganronpa, Death Note, Mirai Nikki

Deadman Wonderland

Deadman Wonderland

  • La piraterie : One Piece, Le Comte des Pirates

One Piece

One Piece

  • Historique : Usagi Yojimbo, Baccano !

Baccano !

Baccano !

  • Harem (un garçon entouré principalement de filles) : Amagami SS, Campione !, Que sa Volonté soit Faite

Que sa volonté soit faite

Que sa volonté soit faite

  • Ecchi (où l’on trouve des filles/femmes dans des positions très suggestives) : Air Gear, Bakemonogatari

Air Gear

Air Gear

  • Futuriste : Evangelion, Albator, After School Charisma, Code Geass, GUNNM

Afterschool Charisma

Afterschool Charisma

  • Urbain : Durarara !!

Durarara !!

Durarara !!

  • Le manga / autres hobbys : Bakuman

Bakuman

Bakuman

  • autres…
  • Le Shôjo :

Mangas destinés aux jeunes filles mettant principalement en scène des histoires d’amour et d’amitié. Là aussi, ils existe différentes sous-catégorie :

  • Amour et Amitié / Romance / Pure Love (principalement en milieu scolaire) : Elle et Lui, Sawako

Sawako

Sawako

  • Comédie : Maid-sama, Lovely Complex, Midori Days, Switch Girl, Host Club

Switch Girl

Switch Girl

  • Les otakus (terme japonais pour les fans de mangas) : Watamote, Otaku Girls, Lucky Star

Watamote

Watamote

  • Harem inversé (une fille entourée principalement de garçons – souvent adaptés de jeux de drague) : Hakuouki (également historique), Brother Conflict, Fruits Basket

Hakuouki

Hakuouki

  • Le chant /danse / mannequinat : The One, Kilari, Skip Beat, Uta no Pince-sama (également un harem inversé)

Skip Beat

Skip Beat

  • Fantastique : Shirayuki aux cheveux rouges, The Earl end the Fairy, Amnesia (également un harem inversé), Chrno Crusade, L’Arcane de L’Aube, Spice and Wolf

Shirayuki aux cheveux rouges

Shirayuki aux cheveux rouges

  • Historique : Anatolia Story, la Fleur Millénaire, Saiunkoku Monogatari, Tail of the Moon, Emma, Bride Stories

Emma

Emma

  • Vampires : Vampire Knight, Diabolik Lovers (également un harem inversé), Chibi Vampire Karin, Bloody Prince

Diabolik Lovers

Diabolik Lovers

  • Action : Angel Sanctuary, Summer rain, Library Wars, Basara

Library Wars

Library Wars

  • Démons (yôkai) : Divine Nanami, Otome Yôkai Zakuro, Monochrome Animals, Hiiro no Kakera (également un harem inversé)

Otome Youkai Zakuro

Otome Youkai Zakuro

  • Magie / Magical Girls : Chocola & Vanilla, Card Captor Sakura, Shugo Chara!, Tokyo Mew Mew, Sailor Moon

Card Captor Sakura

Card Captor Sakura

  • Sport : Q and A, Touch !, Rough, Jeanne et Serge

Touch !

Touch !

  • Lycée / collège (parfois spécial) : Lady and Butler, Taranta Ranta, Sukitte ii na yo

Sukitte ii na yo

Sukitte ii na yo

  • autres…

  • Le Seinen :

Mangas à destination des hommes adultes. Les histoires sont souvent plus profondes psychologiquement, ou abordent des thèmes plus durs, ou sont parfois simplement plus réalistes. Quelques exemples :

  • L’Attaque des Titans

L'Attaque des Titans

L’Attaque des Titans

  • Black Lagoon

Black Lagoon

Black Lagoon

  • Blood C

Blood C

Blood C

  • Doubt

Doubt

Doubt

  • Judge

Judge

Judge

  • Scumbag Loser

Scumbag loser

Scumbag loser

  • ou encore Yotsuba & ! (manga humoristique)

Yotsuba & !

Yotsuba & !

  • Le Kodomo :

Destinés aux enfants, la plupart sont publiés en couleurs. Ils mettent principalement en scène un quotidien un peu particulier mais néanmoins réaliste dans la plupart des cas. Quelques exemples :

  • Chi une vie de chat

Chi, une vie de chat

Chi, une vie de chat

  • Roji !

Roji !

Roji !

  • Doraemon

Doraemon

Doraemon

  • Le Yaoi :

Sous-classe du Jôsei (littéralement : « femme adulte ») et destinés aux jeunes filles et aux femmes adultes, ils mettent en scène des histoires d’amour entre hommes. Ils comportent des scènes très explicites, et peuvent être considérés comme du Hentaï (littéralement : pervers). A la base, les yaoi comme les yuri (voir plus bas) viennent des fanbooks (ou doujinshi). Il existe différents dérivés, comme le shônen-aï (voir plus bas). Quelques exemples :

  • Junjou Romantica

Junjou Romantica

Junjou Romantica

  • Sekai Ichi Hatsukoi

    Sekai Ichi Hatsukoi

    Sekai Ichi Hatsukoi

  • Le Jeu du Chat et de la Souris

Le Jeu du Chat et de la Souris

Le Jeu du Chat et de la Souris

  • Gravitation

Gravitation

Gravitation

  • Seule la Fleur sait…

Seule la Fleur sait...

Seule la Fleur sait…

  • Le Shônen-aï :

Destinés aux jeunes filles ou femmes adultes, ils mettent en scène des histoires d’amour entre hommes, mais beaucoup plus soft que le yaoi (rarement plus osé qu’un baiser, parfois pas plus qu’une amitié ambiguë). Quelques exemples :

  • No.6

No.6

No.6

  • Vassalord

Vassalord

Vassalord

  • Black Butler

Black Butler

Black Butler

 

  • Le Yuri :

Sous-genre du Seinen. Destinés aux jeunes filles et jeunes garçons, ils mettent en scène des histoires d’amour entre femmes. Ils sont généralement moins osés que les yaoi, voir ne dépassent pas l’amitié ambiguë (on parle alors parfois de shôjo-ai, mais le terme est assez peu utilisé). Quelques exemples :

  • Entre les Draps

Entre les Draps

Entre les Draps

  • Fleurs Bleues

Fleurs Bleues

Fleurs Bleues

  • Lost Paradise

Lost paradise

Lost paradise

  • A Lollipop or a Bullet

A Lollypop or a Bullet

A Lollypop or a Bullet

~ Petit Lexique pour les Fans de Mangas~

  • Bishônen : joli garçon.

  • Bishôjo : jolie fille.

  • Chibi : version « petite » (ou enfant) d’un personnage.

Version Chibi de Edward et Envy (Fullmetal Alchemist)

Version Chibi de Edward et Envy (Fullmetal Alchemist)

  • Cosplay : le terme CosPlay vient d’une contraction entre “costume” et “player”, qui est une pratique visant à se déguiser en personnage célèbre de manga, de jeu vidéo ou tout simplement en star japonaise. Les cosplayers se rencontrent fréquemment et reconstituent les scènes mythiques associées à leur personnage.

  • Cyber : terme désignant les mangas comportant des cyborgs ou créatures équivalentes avec un décor futuriste, ou également actuel. Ces mangas sont souvent sombres et brutaux, à part quelques exceptions, soit dans un style policier ou de science-fiction, mais toujours avec une technologie omniprésente.

  • Dôjinshi : fanbooks, production amateur, souvent parodique (parfois hentaï).

  • Fan fiction : (ou fanfic) littéralement « histoire écrite par un fan » ; récit à but non lucratif reprenant le monde d’un manga (ou plus largement d’un jeu vidéo, d’un livre…), dans lequel l’auteur y fait évoluer les personnages à son gré.

  • Lemon : fanfiction (récit écrit) à caractère érotique ou pornographique mettant en scène des personnages du monde du manga, de la japanimation ou des jeux vidéo.

  • Lime : fanfiction (récit écrit) romantique avec des scènes érotiques simplement suggérées et mettant en scène des personnages du monde du manga, de la japanimation ou des jeux vidéo.

  • Mangaka : un dessinateur de mangas.

  • Mecha (ou meka) : utilisé très souvent pour les mangas et animes sur les robots pilotés par un personnage ou plusieurs, ou armures de combat de toutes les tailles, revêtues par les personnages. Le terme vient du mot anglo-saxon “mechanic”  traduit littéralement par “mécanique”. Exemple : Mobile Suit Gundam, Code Geass, Tengen Toppa Gurren Lagann.

  • Otaku : si, en Occident, ce terme désigne de manière générale un passionné de mangas, il a, au Japon, une signification différente et péjorative. Il désigne une personne tellement passionnée par un sujet (une série TV, des maquettes, un/une chanteur/euse…) qu’il finit par se couper du monde réel en s’enfermant dans un monde intérieur (sa chambre, par exemple, remplie de figurines et de posters de son idole, que l’on retrouve dans Genshiken ou Lucky Star).

  • Fudanshi : littéralement, “garçon pourri”. À l’origine, ce terme était utilisé pour designer les lecteurs de yaoi ou yuri.

  • Fujôshi : littéralement, “fille pourrie”. À l’origine, ce terme était utilisé pour designer les lectrices de yaoi. Il a pris un sens plus large pour designer en général les filles otaku.

  • Tsundere : personnage féminin ou masculin (plus rare) qui est souvent sévère et sarcastique, voir agressif envers les autres, mais qui, au fil de l’histoire, dévoile une nature douce et timide.

Une Tsundere en puissance (Taiga, de Toradora !)

Une Tsundere en puissance (Taiga, de Toradora !)

  • Kawaï : “mignon”

  • Moe : terme employé comme expression dans la culture Otaku, principalement dans le domaine de l’anime, du manga et du jeu vidéo. Il exprime un sentiment d’affection envers un personnage fictif, mais peut parfois être employé dans la vie de tous les jours envers une personne réelle. De manière générale, le moe dispose de plusieurs « caractères » qui lui sont propres et que l’on retrouve dans beaucoup d’anime ou de fanarts, tels que les oreilles de chat ou de panda, les lolis (lolitas), les chatons, les lunettes, les maids, les chaussettes et les pantsu (culottes), les expressions mignonnes (ex : nya, kya, myu…), etc…

Exemple de Moe : neko (chat) girl

Exemple de Moe : neko-shôjo (fille-chat)

  • Uke : terme désignant le partenaire “soumis” d’un couple yaoi.

  • Seme : terme désignant le partenaire “dominant” d’un couple yaoi.

La Marche pour l’Egalité et contre le Racisme de 1983

Une fois encore, un post atypique puisqu’il s’agit d’un article que j’ai écrit pour le Club Journal de mon collège, décrivant les événements de La Marche de 1983, avec à la fin un paragraphe sur « Le racisme expliqué à ma fille » de Tahar Ben Jelloun (pour lire la critique que j’en avais fait à l’époque, cliquer sur le titre). J’espère que ça vous intéressera. 😉

La Marche pour l’Égalité et contre le Racisme de 1983

Un film commémorant La Marche Pour l’Égalité et contre le Racisme est sorti au cinéma ce 27 Novembre 2013 : Retour sur les événements à l’origine du film.

La Marche pour l’Égalité et contre le Racisme a eu lieu du 15 octobre au 3 décembre 1983.  Plus tard, elle sera surnommée la “ Marche des beurs” par les médias. C’est la première grande manifestation antiraciste à s’être déroulée en France. Le parcours des Marcheurs commence du quartier de la Cayolle à Marseille (ils sont 17, dont 9 des Minguettes) et se termine  à Paris, en passant par Lyon, Grenoble, Strasbourg, Dreux et bien d’autres, soit environ 1 500 km et un mois et demi de marche.

L’événement déclencheur qui poussa les jeunes des Minguettes en banlieue lyonnaise est une “bavure” d’un policier. Durant l’été 1983, les policiers et les jeunes se confrontent rudement, et Toumi Djaïdja, président de l’association SOS Avenir Minguettes, est transporté d’urgence à l’hôpital après avoir reçu une grave blessure par balle.

Faussement accusé, le jeune homme est alors défendu par le curé Christian Delorme (pourtant non issu de l’immigration) qui propose, appuyé par le pasteur Jean Costil, une longue marche s’inspirant de Martin Luther King et de Gandhi aux jeunes des Minguettes. Ils réclament principalement deux choses : une carte de séjour de dix ans, soit sept ans de plus qu’à l’époque, ainsi que le droit de vote pour les étrangers.

Cette même année est tristement marquée par la mort de cinq Maghrébins, assassinés pour motifs racistes selon le Ministère de l’Intérieur ( les organisations de lutte contre le racisme en dénombrent pourtant 21, un chiffre bien plus inquiétant).

Au fil de leur parcours, La Marche est rejointe par d’autres participants, et s’il n’y a qu’une seule personne à les accueillir à Salon de Provence, un regroupement de plus de mille manifestants les acclamera à leur arrivée. À Strasbourg, la Secrétaire d’État à la Famille, à la Population et aux Travailleurs immigrés participe aux manifestations qui ont lieu lors du passage de La Marche. Elle est également un des relais des Marcheurs auprès du Président de la République, François Mitterand.

À leur arrivée à Paris le 3 décembre 1983, La Marche pour l’Égalité et contre le Racisme s’achève par une manifestation antiraciste de grande ampleur réunissant plus de 100 000 personnes. Un petit groupe de personnes rencontre alors François Mitterrand, qui promet une carte de séjour et de travail valable pour dix ans, une loi contre les crimes racistes et un projet sur le vote des étrangers aux élections locales.

La Marche est marquée par le 14 novembre 1983, jour où Habib Grimzi est assassiné par défenestration à bord du train Bordeaux-Vintimille par trois candidats à l’engagement à la Légion étrangère, pour des motifs racistes. La victime a hurlé, a supplié et s’est défendu, mais ni le caporal surveillant en charge des agresseurs (qui a prétendu dormir pendant tout le trajet), ni les 95 passagers témoins de la scène n’apporteront de l’aide au jeune homme. Il sera jeté du train à 0h20, probablement déjà à l’état de cadavre.

Pour mieux comprendre le racisme…

L’auteur Tahar Ben Jelloun a écrit un livre intitulé “Le racisme expliqué à ma fille”. C’est un livre clair et facile à la lecture où la plupart des mots difficiles sont définis clairement. Si vous ne comprenez pas tout à fait ce qu’est le racisme dans sa globalité et/ou dans les détails, je vous encourage à mettre un peu de temps de côté pour lire ces quelques 60 pages dont voici la quatrième de couverture :

« Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. On ne triche pas avec les questions d’un enfants. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme. Nous avons beaucoup parlé. Les enfants sont les mieux placés pour savoir que l’on ne naît pas raciste mais qu’on le devient. Parfois. Ce livre, qui essaie de répondre aux questions de ma fille, s’adresse aux enfants qui n’ont pas encore de préjugés et veulent comprendre. Quant aux adultes qui le liront, j’espère qu’il les aidera à répondre aux questions, plus embarrassantes qu’on ne le croit, de leurs propres enfants. T.B.J« 

Ewilan et Cie (Pierre Bottero)

Une fois de plus, voici un article pour le prochain numéro du journal de mon collège sur tout ce qui se rapporte à Ewilan, avec un bonus sur l’auteur de cette saga. 🙂

 

La Quête d’Ewilan (D’un Monde à l’Autre ; Les Frontières de Glace ; L’Île du Destin)

Camille est adopté à l’âge de 6 ans, et n’a aucun souvenirs de sa famille d’origine. Ses « parents » adoptifs, très riches, ne s’occupent pas d’elle, la détestent et lui imposent des règles strictes pour tout. Camille, n’ayant aucun amis, passe son temps dans la bibliothèque de leur villa. A sa rentrée au collège, elle se lie d’amitié avec Salim lors d’un duel de calcul mental avec son professeur de math. Salim vit dans les quartiers pauvres, et habite avec une dizaine d’autres enfants, frères, sœurs, cousins… Ce qui fait qu’il ne bénéficie, comme Camille, que d’un minimum d’attention de la part de ses parents.

Un jour, alors qu’un camion fonce sur Camille, elle se retrouve soudain… ailleurs. Et se rpit les pieds dans une racine. Dans une forêt, et, plus précisément, en plein milieu d’un combat entre un monstre mi-mante religieuse, mi-lézard, et un chevalier qui ne tarde pas à voler dans les ronciers. Elle aperçoit alors, trempant dans une flaque de sang vert, une étrange sphère bleue que Camille, fascinée, ramasse en vitesse. L’apercevant, la bestiole s’adresse à elle dans un sifflement. « Te voici donc, Ewilan. Nous t’avons longtemps cherchée, mes frères et moi, afin d’achever ce qui avait été commencé, mais tu étais introuvable. Et aujourd’hui le hasard nous offre ta mort… » Le monstre bondit vers elle dans l’intention dans finir… et Camille n’a que le temps d’éviter une vieille dame qui arrivait face à elle sur le trottoir. Seule la sphère, serrée dans sa main, prouve qu’elle n’a pas rêvé.

De retour dans le monde « normal », Camille raconte son aventure à Salim… qui ne la croit pas, évidemment. Alors qu’ils passent devant cinq adolescents assis sur un banc, ceux-ci insultent Salim. Si Camille se raidit et s’apprête à leur clouer le bec, Salim préfère faire profil bas et l’entraîne plus loin. Pour se calmer, Camille imagine les cinq imbéciles tombant ridiculement du banc. Lorsqu’elle ouvre les yeux, le banc venait de basculer. Et les cinq garçons s’étaient étalés majestueusement par terre. Une fois rentrée chez elle, elle s’isole dans la bibliothèque, quand elle entend un bruit étrange, une sorte de chuintement. Qui se reproduit une deuxième fois quelques minutes plus tard. Puis une troisième. Et une tentacul, qui avzie jaillit vers elle, explosant la fenêtre. Avec une rapidité ahurissante, Camille s’était écartée de la tentacule, et celle-ci ne fit que la frôler. S’approchant à nouveau de la fenêtre, Camille détailla son assaillant, au prise avec les deux chiens de garde. Une énorme araignée qui possédait deux immenses tentacules. Mme Duciel ouvrit la porte de la bibliothèque. « Juste ciel, Camille, qu’avez-vous encore fait ? » Le lendemain, elle raconte tout à Salim, qui, cette fois-ci, la croit. En classe, alors qu’elle imaginait, inspirée par la poésie « le Cancre », que le visage du bonheur se dessinait sur le tableau, son image mentale se projeta à nouveau dans la réalité. Le soir venu, alors que Salim qui avait raccompagné Camille jusque chez elle, l’entend crier, il escalade le portail et s’immobilise. Trois monstrueuses araignées encerclaient Camille. Il se précipite vers elle, et, alors que les trois monstres se précipitent vers eux… ils se retrouvent dans une forêt. Mais où ?

Les Mondes d’Ewilan (La Forêt des Captifs ; L’Oeil d’Otolep ; Les Tentacules du Mal)

C’est en quelque sorte la « saison 2 » de La Quête d’Ewilan. Ewilan est retenue prisonnière dans un laboratoire qui étudie les capacités psychiques des enfants. Salim va tout faire pour la sauver…

Bien entendu, on retrouve dans cette trilogie les personnages de La Quête d’Ewilan, mais on en découvre bien d’autres, hostiles comme amicaux. Les horizons s’élargissent lorsque les parents d’Ewilan, en mission, cessent de donner de leurs nouvelles et qu’une étrange créature limite l’accès à l’Imagination. Toute la compagnie se réunit à nouveau pour faire face à ces nouvelles menaces !

Le Pacte des Marchombres (Ellana ; Ellana, l’Envol ; Ellana, la Prophétie)

Les deux premiers tomes de cette dernière trilogie retracent le parcours d’Ipiu, une enfant orpheline et intrépide recueillie par les Petits, qui deviendra plus tard Ellana, la belle Marchombre qui rencontrera Camille et son groupe dans les trilogies La Quête d’Ewilan et Les Mondes d’Ewilan.

Le récit du troisième et dernier tome se déroule après ces deux trilogies. Ellana forme Salim à la Voie des Marchombres, Ewilan étudie l’art du Dessin… Mais les Mercenaires du Chaos n’en ont pas terminés avec Ellana, et lui ont pris son fils. Mortellement blessée, persuadée qu’Edwin, Ewilan et Salim ont péris, elle rejoint les Petits grâce à un rougeoyeur. Une fois guérie, elle récupérera son fils.

Le Chant du Troll

« J’en ai ASSEZ ! » La vaisselle vole en éclat sur le carrelage. Léna, couchée sur le tapis bleu du salon, tente d’y disparaître. Sa mère en a assez d’être invisible pour son mari. Assez de devoir casser la vaisselle pour qu’il daigne lui adresser la parole. Assez de vivre avec un homme qui passe ses jours et ses nuits assis devant un ordinateur à écrire désespérément un roman qui ne sera même pas publié. Assez…

Léna se bouche les oreilles mais elle entend toujours. Alors elle chantonne tout bas la comptine qui repousse toujours ses ennuis et éclaire son univers.

Un, deux, trois, Trois à trois, Toi et moi.

Son père hurle.

Un, deux, trois, Trois à trois, Toi et moi.

Voix glaciale de sa mère.

Un, deux, trois, Trois à trois, Toi et moi.

Silence. La comptine marche toujours. Léna sourit, couchée sur le tapis bleu du salon.

Un, deux, trois, Trois à trois, Toi et moi. Un, deux, trois, Trois à trois, toi et moi, Ça fait deux, Qui est trois ? C’est toi !

Dans son lit, Léna comprend que sa mère est parti. « Maman… » Seul le cliquetis saccadé du clavier lui répond.

Un, deux, trois, Trois à trois, Toi et moi.

Elle se rendort. A son réveil, rien n’a changé. Elle part à l’école sans que son père n’ai même levé les yeux de son écran. Dehors, elle s’immobilise, le souffle coupé.

Comme si le jour avait trébuché en se levant et renversé les couleurs dont il parait certains petits matins, le ciel ruisselait de teintes aussi étranges que vives…

A lire de préférence après avoir découvert Gwendalavir (La Quête d’Ewilan, Les Mondes d’Ewilan, le Pacte des Marchombres), L’Autre, et, si possible, Les Âmes Croisées.Ce roman est la première pierre, le commencement d’un monde que Bottero a déjà parcouru et décrit. Il nous dévoile à présent sa création et son histoire à travers une enfant et un Troll. Léna et le Troll. Eejil et Doudou. Unis par un sentiment partagé, ils auront l’éternité pour profiter de la naissance d’un univers… S’ils arrivent à vaincre Leucémia. Le mélange de deux dimensions, celle des Imaginaires (composée de plusieurs mondes) et celle des Réels provoque une faille. Pour une étrange raison, Léna fait partie du Basculement et en est même le centre. Et elle n’a que 10 ans… Mais la source de ce récit en apparence léger peut être triste, déchirante. Peut être est-ce venu de l’expérience de Bottero lui-même, peut être a-t-il écrit cela en hommage à d’autres, connus ou inconnus. Il est hélas trop tard pour le lui demander, nous devrons nous contenter de ses livres et des liens qu’il commençait à tisser entre eux…

Petit Topo sur l’auteur

Pierre Bottero, l’auteur de ces (nombreux) romans, est malheureusement décédé le 8 novembre 2009 dans un accident de moto. Il habitait en Provence.

Livres liés à l’univers de Gwendalavir (de près ou de loin)

  • La Quête d’Ewilan (2003)

  • Les Mondes d’Ewilan (2004)

  • Le Pacte des Marchombres (2008)

  • L’Autre (2006), trilogie qui réunit Le Souffle de la Hyène, Le Maître des Tempêtes et La Huitième Porte

  • Les Ames Croisées(2010 – œuvre posthume)

  • Le Chant du Troll (2010 – roman graphique, réalisé avec l’illustrateur Gilles Francescano- œuvre posthume)
Autres œuvres
  • Amies à vies (2001)

  • Le Garçon qui voulait courir vite (2002)

  • Mon cheval, mon Destin(2002)

  • Un cheval en Irlande (2003)

  • Zouck (2004)

  • Tour B2, mon amour (2006)

  • Isayama(2007 – Album)

  • A comme Association (2010 – ouvrage réalisé avec Erik l’Homme- Les limites obscures de la magie (II) / Le subtil parfum du soufre (IV) -œuvre posthume- )

  • Fils de sorcières

  • Le Voleur de chouchous

  • Météorite

  • Les Aigles de Vishan Lour (dans le no 261 de Je Bouquine)

  • Princesse en danger

Les lecteurs connaissant Gwendalavir,L’Autre, Les Âmes Croisées et Le Chant du Troll trouveront des repères, des clins d’œils, des indices, des similitudes entre ces romans.

Des liens étroits sont repérables entre les différents univers de Pierre Bottero :

on retrouve la Prairie Dévoreuse de L’Autre dans Ellana, la Prophétie ; Groens, Ts’ils, Faëls, Raïs et autres espèces découverte dans différents livres de Bottero sont toutes présentes dans Le Chant du Troll ; Eejil et Doudou sont présents dans Le Pacte des Marchombres ; une enfant Dessinatrice fait son apparition dans le troisième et dernier tome de L’Autre, à la fin du livre Les Âmes Croisées, l’héroïne a une vision : elle doit retrouver trois personnes, un adulte, un garçon et une petite fille, dont la description rappelle étrangement trois des personnages principaux du dernier tome de la trilogie L’Autre ; et sans doutes bien d’autres encoreA nous de les découvrir !